Comme ils sont parfois lourds à porter les secrets ! Ils rongent lentement et les longs maux se créent, Enflammant notre sang, venimeuse blessure : Il est plus sûr de sucer après la morsure.
Mais le remords nous mord, glacé comme la mort, Et son pesant poison pénètre dans nos corps. Car l'oppressant silence où nous nous enfermons, Pour nos cœurs torturés est le pire démon.
Partout où nous allons, comme une ombre il nous suit : Comment n'y pas penser ? Même au cœur de la nuit, Nous sentons sa présence et ce brouillard perçant Nous berce de ses bras, où l'oubli est absent.
Bien sûr, nous parvenons à nous tromper un temps ; L’illusion nous leurre durant un bref instant. Du revers d'une main, il nous gifle soudain : Apportant ses pleurs dans les calmes jardins.
Comme ils sont toujours lourds à porter les secrets. Ils rongent patiemment, ces longs, ces lourds regrets, Comme le ver ronge le cadavre sous terre, Et notre cœur pourrit dans sa tombe de chair.
