Le temps est maraudeur car il nous fait les poches En douce chapardant les souvenirs plaisants Pour dérober l’image encor vive d’un proche Nous laissant dédaigneux la monnaie du présent
J’ai horreur d’avancer sans grandes espérances Sitôt que l’on foule le monde ténébreux Des terres nouvelles chaque jour n’est qu’errance Où croissent les chagrins sur un sentier scabreux
Les aubes s’embrument de pensées nostalgiques Et l’on voudrait souvent marcher à reculons En défiant le bon sens l’ordre chronologique
Et retrouver le temps où un simple ballon Valait tous les jouets de l’ère électronique Remplaçant le duvet par des ailes de plomb