Eaux troubles. Du bleu profond de l’âme au bleu profond des mers
Il vient traîner souvent sur le port L’horizon vaste est une promesse Bien qu’ignorant bâbord et tribord
Un parfum tropical le caresse Parfum de voyage inachevé Que le vent du large sur ses ailes Porte avec des noms qui font rêver
Callao d’où revient La Gazelle Le ventre plein de produits andins Et des marins hâlés aux bras maigres Mi-aventuriers et mi-gredins Fêtards joyeux ou pisse-vinaigre
Qui portent dans leurs yeux abyssaux Les accalmies suivies de tempête Qui enfantent des creux colossaux Où des Tritons d’écume trompettent
Au bout de la jetée les embruns Cristaux purpurins du crépuscule D’une faim inassouvie empreints Montrent que tout passe et tout bascule
Qu’on périt tel un fruit desséché De n’avoir pas suivi ses chimères
Des barques partent pour pêcher Et il reste à l’encre de Frimaire