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Jean-Michel BOLLET

Une place pour Dieu

Ah ! Qu’il est injuste que Dieu manque à l’appel,
Lui qui fit l’univers et la boule de Terre !
Que sonne le tocsin ! Que sonne le rappel !
Viens, Père, on a besoin d’un parfait secrétaire,

Pas celui – s’il te plait – du maire ou de l’huissier
Mais un certifié pour remettre de l’ordre
A travers l’enfer de Satan et lui scier,
Lui tordre sa cage en fer et entrer le mordre.

C’est qu’il s’est protégé ce sacré salopard
Et nous dit « allez-y, moi, je vous encourage
A sortir illico d’une très sale eau par
Un grand nettoyage grâce à un labourage

En profondeur de votre esprit à convertir
Aux plaisirs, aux désirs, au veau d’or, au massacre
De ce que l’Imposteur fit pour vous divertir
En vous tenant par la merveille et par le sacre.

N’écoutez pas « l’autre » et croyez ce que je dis :
Votre paradis est ici et non chez l’ange.
Que dimanche soit dit « didi » comme jeudi
Et que le vin soit bu l’an avant la vendange.

Renversez tout, volez, tuez et violez
Pour que s’installe en vous une joie ineffable ;
Brûlez vos peaux de mon dard ultra violet :
Onguents et vêtements sont au conte, à la fable.

Mais, le Malin n’a rien quand contient le plumier
Du divin le certain outil : l’énorme gomme
Pour effacer les tas d’horreurs et de fumier
- Erreurs entérinées par la norme de l’homme. -

Et Père, enfin – tiens – je te nomme directeur
Au savoir-faire bien meilleur qu’un secrétaire
Connaissant la terre et le plus petit secteur
Où sont le locataire et le propriétaire.

Je te sens réticent, toi qui fus bon maçon
Avec perlimpinpin et sa poudre magique ;
Chapeau pour le ciel noir quand tu parsemas son
Arrondi d’une voie lactée écologique.

Monsieur le directeur, restez-vous toujours sourd
Aux propositions portées par ma musique ?
Dieu plus précieux que le caïd Al Mansour
Nous avons besoin de votre entité physique.

Voyez-vous le désastre engendré par l’humain
Qui a choisi la maigre aile et la cuisse grasse,
Qui a mis la route sur un petit chemin
Et qui sort d’un repas sans avoir rendu grâce ?

Voudriez-vous que je vous nomme président
(Non, pas le camembert à la pâte onctueuse)
Pour que vous trônassiez en géant résident
Sur l’Assemblée forcée à l’humeur vertueuse ?

Ce silence glaçant n’est qu’un repoussant « non »
Puisque vous êtes si bien sur votre nuage ;
Maintenant, ce sont des puces, des poux sans nom
Qui nous envahiront avec arme et bagage.

J’ai essayé de vous convaincre, Majesté
Et je vais m’efforcer de retrousser la manche
Avec ceux qui de tout temps ont tant protesté
Contre l’Anglais entrant en France par la Manche.

Tant pis ! Tout est fini ! Salut, sale chahut !
Salut les détritus, les poumons pleins d’amiante,
Le capharnaüm qui prend le dessus du chut…
Qu’ici, la pensée d’un Dieu bon ami me hante !