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Jean-Michel BOLLET

Tout ça pour en arriver là

Tout ça pour en arriver là !
Que voulez-vous que je vous dise ?
Faut-il qu’un quidam interdise
Ce que le bon dieu révéla ?

Prenez garde à la friandise
Que le démon renouvela
En semant dans nos cervelas
Le doux péché de gourmandise
Qui fait partie des capitaux
Avec ses six amis terribles
Qui aux pures vues sont horribles
Même cachés sous chapiteaux.

Manque-il de gros écriteaux
Ou de pages fines de livre
Pour savoir ce qui nous délivre
Des chambres blanches d’hôpitaux ?

Dès la naissance dans la France
Au milieu des vignes à vin
Sans devenir un vrai devin
On sait où va loin la souffrance.

L’exercice n’a rien de vain
Et malgré le trop d’ignorance
Peut survenir une espérance
Que tient dans sa main l’écrivain.

Ce pays et d’autres nombreux
Sort sa langue, sa bave et lave
Du volcan le pied dont la lave
Fait penser aux longs monts ombreux.

Le cratère ouvert est très grave
Avec ce feu de pus scabreux
Rappelant au vieux peuple hébreux
Qu’il toujours doit se montrer brave.

Le monde s’est rapetissé
Depuis que la fée numérique
Offrit un costume féerique
Qu’ont blues, rock, slam et rap tissé.

Jadis, la Chine ésotérique
Touche à présent l’ouest métissé
Qu’elle a peu à peu ratissé
Avec un grand souffle homérique.

Et l’Indien suit le mouvement
Ou parfois même il le précède
Afin que l’herbe du pré cède
Ici et là, massivement.

Impossible est le lavement
Auquel la victime procède
D’autant plus que l’abus excède
Le niveau de l’énervement.

La pensée va vers ce qui tente
Et vers ce qui plaît au palais
Quand modeste une soupe au lait
Dans une assiette est en attente.

Qu’il habite à Dieppe ou Calais
Il est tenu d’être en entente
Sous la même toile de tente
Avec un sans lieu Népalais.

Le vent sans souci du tri cingle
Arbre, toit, haut chapeau, bateau
Le-de-la-rue, le-du-château
Le rideau, son soutien : la tringle.

La pluie rit des dents du râteau
Des cheveux tenus par l’épingle
Du toit troué sur pièce single
De la vallée et du plateau.

Rien n’est bon dans l’automobile
Où le pire est le rond volant
Sidéré par un tronc volant
Qu’une bise pousse et jubile.

De temps en temps, l’ange vole en
Contemplant la beauté du monde
Du blanc nuage à la claire onde
Du placide bœuf au veau lent
Et parfois, mais le cas est rare
Il croit voir des marchands courant
Passant, allant du plus court en
Pillant les marbres de Carrare
Mais qui ne sont pas au courant
Que ne tue pas que le curare
Mais dites-leur ohé, tarare !
(Et le mot n’est pas si courant)

Il va falloir que je m’apprête
A monter sur un escabeau
Pour montrer du doigt chaque beau
Chaque belle que Dieu nous prête.

Avant d’aller dans le tombeau
Regardons si notre âme est prête
A chanter mieux qu’un interprète
Faisant rougir le noir corbeau
Qui veut aussi sa friandise
Que le démon renouvela
En semant dans son cervelas
Le doux péché de gourmandise.
Que voulez-vous qu’un oiseau dise ?
Ce que le bon Dieu révéla ?
Tout ça pour en arriver là !
Faut-il qu’un titi l’interdise ?