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Jean-Michel BOLLET

Stoïcisme

Tu m’as dit, mon garçon, héberger des déveines
Que tu souhaiterais que j’essaie d’éloigner
Mais si je te disais que du sang de mes veines
Me coulait des yeux que je ne pouvais soigner

J’ai traversé aussi de nombreuses épreuves
Et mon père a fini avec la corde au cou
Mais tu n’attends pas que je te donne des preuves
Qu’un peu de joie là pour le bonheur est beaucoup

Regarde tourner le mur autour de sa plinthe
Dès le lever du jour et quel que soit le temps ;
Ne l’entends-tu jamais grincer ou porter plainte
Quand tu vas te coucher dans le lit qui t’attend ?

Maugréer, se morfondre est contraire au courage
Et l’homme vaut mieux que le mur qu’il a bâti
Qui sait s’endurcir sous la chaleur et l’orage
Et que cent coups de pied n’ont jamais aplati

Affronte la tempête et va, bombe le buste
Sans pleurer sur ton sort ; embrasse tes amis
Qui te verront aussi fort qu’un chêne robuste
Enlaçant tendrement les eaux des tsunamis

Bien que dans ta poitrine ondulent des crotales
Qui t’avertissent en sonnant de leur danger
Ne dis à personne que leurs armes fatales
Seraient susceptibles de te faire changer.

Et si par malheur, la douleur est si cruelle
Que ton visage rose en devienne tout blanc,
Ris en disant « ma vie n’est pas en décrue elle
Descend mais elle fait certainement semblant. »