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Jean-Michel BOLLET

Qu'il est gai ce ciel d'été

Qu’il est gris ce ciel d’été qui pleure autant qu’en automne
Et qui nous fait allumer salons, salles à manger
Et les écrans de « télés » qui nous disent le danger
De ce que va inonder la pluie lente et monotone.

Laurent l’avait annoncé : le temps semble être à l’orage ;
Les ruisseaux sont débordés : que faire du trop-plein d’eau ?
La Seine a ses ponts trempés ; son Zouave plaint son dos
Et la dame du premier dit qu’il faut faire un barrage.

Personne n’a paniqué à Toulouse où la Garonne
S’est mise à se dépêcher pour échapper à l’assaut
Et Beaucaire a réagi quand sur ses rives le Rhône
A déversé de son lit les eaux qui coulaient à seaux.

A Saint Etienne la Loire a maîtrisé le sauvage
Et a très tôt alerté le conducteur riverain
Enfermé dans son auto atteinte à l’arrière-train
Et des personnes âgées marchant trop près du rivage.

Catherine a rappelé les précautions à suivre :
« Veillez à rester bouclés chez vous sauf nécessité,
Le zouave de l’Alma, est frappé de cécité ;
Ses yeux noyés éplorés font penser au soldat ivre. »

La voisine du premier est montée chez madame Anne :
« J’ai vu les pompiers passer, quand tout ça va s’arrêter ?
A Mouthe, au rez-de-chaussée, Le Doubs vient de décréter
D’entrer chez monsieur André pour y déverser sa manne. »

Gauche et mou dans les « télés », Grosse lande, sans aisance :
« Ca va cesser de durer et ce sera terminé »
Le président retiré, le terrain fut déminé ;
Restaient à se présenter les œuvres de bienfaisance.

°°°°

Qu’il est gai ce ciel d’été qui a joué à l’automne
Et à l’hiver en entier quand casse le chêne sec ;
Un épervier tout trempé frappe à mon carreau son bec :
Peut-être veut-il entrer ; son duvet gris-vert frissonne.