Vos
poèmes

Vive les lèvres qui embrassent
Et sont embrassées à leur tour ;
Vive les grands bras qui enlacent
Les tailles dont ils font le tour.

Vive les cœurs qui battent fort
Pour que d’autres cœurs les entendent ;
Vive les mains qui font l’effort
De saisir les mains qui se tendent ;

Vive les oeillades lancées
Dans le feu des yeux amoureux ;
Vive les hanches balancées
Devant les regards langoureux.

Mais, les âmes dans leur coffret
Ne connaissent pas la caresse
Sauf si un amour leur offrait
La clé qui ouvre à la tendresse

Elles sont dans l’enfermement
Et secouent la porte des lèvres
Pour dénoncer l’enfer dément
Qui leur provoque tant de fièvres ;

Ont-elles d’assez rudes reins
Ces grandes dames inconnues
Pour supporter peurs et chagrins
Et les tristesses contenues

Parmi bijoux et diamants
Qui de mille feux étincellent
Dans leur écrin noir de tourments
Qui jour après jour s’amoncellent ?