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Jean-Michel BOLLET

Mes amis, je vous lis

Mes amis, je vous lis, quoi que soient vos écrits :
Chaleureux ou transis, de rires ou de cris…
Mes amis, je vous dis : je suis sans préférence
Et en clair, je traduis : j’aime la différence.

Oh oui ! Je vous entends en vous lisant beaucoup
Et je vous vois penchés, belle nuque, beau cou
Pendant que par-dessus votre épaule, je plonge
Mes deux vieux yeux qui voient que ma nuit se prolonge…

En compagnie de vos amours, de vos chagrins,
De votre appétence à vouloir croquer le grain
Semé en terre noble et qui se garde en bouche
Autant que l’être aimé partageant votre couche.

Oh oui ! Que je vous vois malmener le clavier
Après que vos pas ont crissé sur le gravier
Qui tapisse l’allée devant votre demeure
A l’âme nettoyée pour ne pas qu’elle meure

Et ouvrir la fenêtre en chantant : je suis là !
Regarde-moi, aime-moi un peu, essuie-la
Cette larme claire qui coule et qui féconde
Mon verger dont un fruit éclot à la seconde.

Je vous lis mes amis et je vous le redis…
Alors que vous pensez : c’est un voyou, pardi !
Un pédant, un sans-cœur, un m’as-tu vu, Jeannette,
Un pompeux prétendant refuser la canette,

Un qui reste à la marge et qui ne croit en rien
D’autre qu’être l’atout majeur du bon Aryen,
Un de ces fils de chien ou de bouc et de chèvre
Ruisselant de sueur accouchée par la fièvre.

Oh oui ! Je suis tout ça et je m’aime pourtant
Et aucun d’entre vous ne m’achète pour tant
Car je ne fus tiré qu’en un seul exemplaire
Et cet argument a le talent de me plaire.

Si la vie est injuste et nous veut toujours seuls,
Avant que la mort nous couvre de ses linceuls,
Remplissez de vent frais vos pages d’écriture
Qui voleront vers moi en Sacrée nourriture

Ravissant mon palais et je paierai comptant ;
Dans le cas contraire, je serai mécontent
Mais je l’aurai goûtée en gardant le silence
Par la peur que mon cœur reçoive pierre et lance.

Mes amis, crûtes-vous à ce salmigondis
Qui bannit la rumeur, la calomnie, l’on-dit ?
Prenez des pincées de vérité, de mensonge
Dans un franc sentiment quand mon boniment songe.

Rêvez à poings fermés - tous – que votre existence,
De l’humble à l’orgueilleux, efface la distance
Entre vos écrits et moi car oui, je vous lis
Dès l’aube à mon réveil jusqu’au soir dans mon lit.