J’ai sorti de sa grotte une trotte électrique Avec son panier en métal, sa selle en cuir Et sa puissance qui fait les pépères fuir Après qu’ils frappèrent leurs fils à coups de trique.
Je viens de recharger sa batterie de dingue (Un mot remis à la mode par un voyou) Et quand je roulerai j’entendrai le youyou De Rachida qui veut faire peur au valdingue.
Bien sûr qu’à septante ans épouser un bolide N’est pas commun dans un pays conservateur Qui de cultivateur finit observateur Avec l’assise il va sans dire peu solide.
Je dépasserai le camion et la voiture Ainsi que le cheval de trait d’un ami dont Se tient bien le crin blond sans un poil d’amidon Quand il grimpe le mont surplombant ma toiture.
Je me dis ha ha ha je suis du nouveau monde En accord symphonique avec papa Dvorak Qui ne sut pas que les créateurs d’anorak Seraient supplantés par un nouveau monde immonde
Je n’aime pas le vieux bien que de race vieille Puisque je vais mourir incessamment sous peu A cause de mon cœur mais mon jeune esprit peut Montrer à tout gâteux que mon œil la nuit veille
Moi le noir pour le voir je me lève avant l’aube Et je vais sans souliers à pied jusqu’au marché Qui n’est pas arrivé et je passe par chez La femme du boucher qui n’est pas de la daube
Annie me fait courir et me dit viens m’étreindre Mon mari qui n’est pas là fait le maquignon Bois un café serré et croque ce quignon De pain pour que ton sang brûlant n’aie rien à craindre.
De courir assez j’ai je m’essouffle et ma trotte Ne mesure pas la longueur de son secours Et je ne m’essaierai pas à faire un discours Sur l’engin zigzaguant entre l’homme et la crotte.
Je suis un as féru du mono gyropode Aussi rapide que l’ancien vélosolex Qui étincelait tels deux cailloux de silex Eclairant le gros dos d’un beau gastéropode.
Escargot, salut ! Tu verras ma trottinette Te frôler la corne où elle range son œil Et prépare ta bave à revêtir le deuil De l’écrasé dont tu humectais la binette.
Je ne suis pas méchant et pas bête peut-être Et je ne consens qu’en avançant sur mon temps A me détacher de tout surtout en montant Le mur de vanité qui triste et gris peut être.