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Jean-Michel BOLLET

Les intellectuels

Les intellectuels qui se prétendent tels
Sont les meilleurs amis des blagues et des bourdes
Aussi lourdes que les gourdes emplies à Lourdes
Où le fidèle est tel qu’il craint Guillaume Tell.

Frères paysans, aux vieux ans, vous évoquiez
Le bon sens à comprendre à la fois vache et âne
Les grains d’orge et d’avoine et ce qui va chez Anne
Mais pas ce qui ne va pas chez Minque et Voquiez

Les champions zélés diplômés de l’ENA
Aux cerveaux formatés par le cadre et la règle
Hissent l’épi de blé sur la tige du seigle
Car leurs yeux sont gavés d’accras de méléna

Ô misère, ô misère, ô misère trois fois
Pleurent affectés par le malheur les neurones
Des doctes idiots aux rythmes asynchrones
Qui ne croient qu’en leur Moi sans qu’oscillent leurs Fois.

Ces doux fous unissent leurs bras longs par faisceaux
Lumineux pour chasser l’univers des ténèbres
Où sévit la furie des spectacles funèbres
Rieuse puissamment face à ces parfaits sots.

Celui qui ne s’est pas gonflé baudruchement
Conserve finesse, vitesse et la noblesse
De son magistère libre car l’anneau blesse
Le nez inféodé au lâche attachement.

Quelle fierté d’avoir encore un sobre corps
Assez intelligent pour laisser ses entrailles
Macérer dans son sang sans fermer les entailles
Crasseuses de ses mains travaillant en accords.

Les penseurs patentés auto-autorisés
Flagorneurs piteux de la Vérité infuse
Sont court-circuités quand d’un « faux » cerveau fuse
Un plus pour que les moins soient bien polarisés.

Englaisez*-vous les ras de terre aux racés champs
Grands savants de têtes d’ail blanc et de salade
Que vous élevez pour nourrir l’esprit malade
Qui n’emplit la sienne que de vents asséchants.

* néologisme (cf en glaise)