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Jean-Michel BOLLET

Le vent d'autan passa

Le vent d’autan passa et glaça une rose
Qui la veille encore se chauffait au soleil
Et lui dit « zéphyre, j’attends l’eau qui arrose,
La pluie d’ici qui donne un pétale vermeil
Au coquelicot dans la blonde céréale
Coiffée par la brise de son aile idéale.
Ah ! La fleur que je suis a aussi un grand cœur
Autant émouvant qu’une aurore boréale
Fermée avant le soir du jour clair le vainqueur. »

La pluie viendra demain ou dans la nuit peut-être
Mais la fleur ne sait pas que c’est un matin frais
Qui détient l’avenir incertain qui peut être
Une rosée glacée dardée par des d’or rais
Ou le gel esseulé resté la matinée
Empêchant la beauté d’être alors butinée
Par l’abeille dorée ; Ah ! Quel malheur la fleur
N’a pas la destinée d’une âme mutinée
Et se ferme le soir sans verser un seul pleur.

Parla le vent d’autan avec la pluie sereine
Et le soleil resta tranquille dans les cieux ;
La rose pour chacun des trois est une reine
Qui ne veut pas qu’elle d’eux détourne les yeux
Vifs et si jolis sous sa robe épanouie
Ouverte par la pluie de manière inouïe
Et avant qu’aidé le soleil par le bonheur
L’élance, l’aile du vent s’est évanouie
Et le soir se ferme et s’endort en son honneur.

Rouge sang et bordant un talus, la verveine,
A l’abri de la bise et gavée des rayons
De l’étoile embrasée agite dans sa veine
La sève nourrie de la terre des layons
Qui s’en vont voir monts, bois, ruisseaux, plaines, prairies
Où éparses croissent roses déjà fleuries,
Coquelicots, genêts, lins, neigeuses verdeurs
Perçus dans les cieux par les yeux bleus des féeries
Quand le soir se ferme et que meurent les couleurs.