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Jean-Michel BOLLET

Le Loir-et-Cher

Il faut traverser la campagne vraiment tôt
Pour cueillir à cru les émois de l’aube
A peine levée dans sa blanche robe
Et qui nous contemple vêtus d’un vrai manteau

Pour aller chasser un rongeur ; le loir est cher
Aux gourmets mais sa cinglante morsure
Peut facilement causer la mort sûre
Très fréquente dans ce désert du Loir-et-Cher.

Michel Delpech sait le taux de mortalité
Qui du côté de Blois parfois s’affiche
Devant les étangs ; le rustre s’en fiche
Et n’ose pas parler de l’immoralité

De celui qui va en passant les marais chez
Cet ermite qui vit dans sa cabane
Et cloue sur sa porte une oreille d’âne
Avec la légende « je hais les maraîchers »

L’agriculteur est un seigneur et il peut voir
Au sein de l’humain la folle sottise
Et quand il sème son grain il cottise
A l’aune du ciel bleu pour qu’il fasse pleuvoir.

Il épand du fumier fumant pour engraisser
Les végétables déjà nés sous terre
Et peu trop lui chaut qu’un coléoptère
Ou un petit rat d’eau viennent les agresser.

Il aime les rongeurs et la citation :
« Dedans un vivant sont des dents pour mordre »
Les légumes se plient à ce drôle ordre
Qui n’est pas le fruit d’une récitation.

Il faut reconnaître que dans le Loir-et-Cher
La ruralité fut très châtelaine
Et la reine ne fut jamais vilaine
Au corps nourri de mets riches à son roi cher.