Vos
poèmes

La voix du soir est douce et lisse
Après l’exercice du jour
Et de la gorge au palais glisse
Sur une langue de velours.

Celle de l’aube est à l’ouvrage
Et s’éclaircira lentement
Après raclement et curage
Suivis de brefs toussotements

Qui servira le cœur en joie,
En se transformant en un chant
Tonitruant, profond, qui noie
Le trouble d’un tourment méchant

Qui décide l’homme à partir
Le pas léger, la tête haute,
Après la douleur du martyr
Quand son esprit connut la faute.

Il rencontrera mille voix
D’oiseaux, de ruisseaux sur sa route
Et peut-être un cadeau de choix
Si la pluie laisse aller sa goutte.

Il pensera aux orateurs
Pérorant dans le ton sur scène
Dont les sons mystificateurs
Ensorcèlent une âme saine,

A “The voice” Frank Sinatra
Portant son art mineur aux nues
En alimentant le fatras
Des controverses convenues

Et à celle des Maîtres prise
Par les Marconi, les Pathé
Dans une géniale entreprise
Telle qu’on en fut épaté.

L’instrument le plus abouti
Fut créé pour parler et dire
Que l’humain avec cet outil
Peut chanter, crier, pire : rire !