Vos
poèmes

J’ai traversé la mer en stop
En écoutant des chansons pop
Sur un baladeur à pédale
A l’hélice hélicoïdale.

Le matelot m’emmouscaillait
Car je refusais de payer
La traversée jusqu’à Palerme
Pour aérer mon épiderme.

Il m’emprisonna dans la cale
Avec un oiseau noir et sale
Qui me fixait d’un oeil perçant
Alors que j’étais innocent.

Je suis devenu tout malade
En mangeant du thon en salade
Que j’accompagnai d’un soda
Bien plus mauvais que du coca.

Je vomis plus loin que ma bouche
Et j’atteignis la pauvre couche
D’un type étendu qui grogna,
Mais, qui, éreinté, m’épargna.

(Il était près d’une barrique
Et sentait fort l’acide urique
Peut-être dû à du Whisky
Caché ici par je sais qui)

Je recouvrai ma liberté
En ayant perdu ma fierté
Mais en gagnant mon domicile
Sur mon sacré sol de Sicile.

Plus tard, j’ai repris le rafiot
En donnant au marin idiot
Mon singe au malin caractère,
Susceptible et autoritaire

(J’avais délivré un gibbon
Dans une forêt du Gabon
Des griffes de quatre panthères
Unies comme les mousquetaires)

Il accepta mon marchandage
Mais déclina mon abordage
Vu que je n’avais pas réglé
Le simple billet de l’aller

Et m’enjoignit d’aller à terre
Saouler le sang dans mon artère
Et de retraverser la mer
Dans la jonque rouge d’un Khmer.