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Jean-Michel BOLLET

La force de Dieu

La force de dieu est qu’il est
Et qu’il était dès l’origine
Sans médaille sur son gilet
Qu’il n’avait pas, on l’imagine.

Il nous a créés comme Lui
Avec un cœur, une cervelle
Et quand son front s’éclaire et luit
Il naît une étoile nouvelle.

Son homélie est « vous croyez
Que je serai un jour visible
Pour vous éviter de broyer
Un magma noir indivisible

Qui vous empêche d’avancer
Planté, là, devant votre ventre
En espérant vous fiancer
Pour que vous agréiez qu’il entre.

Mais, quelque part, je vous surveille
Et ne cherchez pas à me voir
Qui ai souci de la merveille
Que vous êtes ; c’est mon devoir. »

Il est un père autoritaire,
Exigeant et doux tout autant
Et si l’on veut le faire taire
Il fait souffler son vent d’autan

Et déclenche éclairs et tonnerre
En rappelant qu’Il est vivant
Façonné par l’imaginaire
Né chez le premier arrivant.

Certains croient qu’Il craint notre monde
Alors qu’il en est l’inventeur
Et si notre terre s’émonde
Il n’en est pas le détenteur.

Nos errements insupportables
L’accablent ; il doit réfléchir
Aux mots à dire à nos portables :
Allo ? Surtout : ne pas fléchir !

Ses oreilles balaient les sons :
Paroles, cris, rires, murmures,
Les symphonies et les chansons
Des jeunes et des âmes mûres

Mais il aime communiquer
Avec un Fils pris dans le doute
Angoissé, prêt à paniquer
Et il ôte ce qu’il redoute.

Quelqu’un vit un long doigt de main
Un jour au bout d’un trait de foudre
Qui brûla les yeux de l’humain
Dégageant une odeur de poudre.

C’était le soir ; le lendemain
L’homme aveuglé dit « comment coudre
Le pantalon de ce Romain
Qui a du grain de blé à moudre ?

Dieu tonna : parle-lui latin
En surfant bien sur sa même onde
Et si ton cœur, je crois, l’atteint
Tu seras le roi de son monde.

Dieu montre ainsi avec son doigt
Ce qu’il faut que l’être humain fasse
Pour se tenir bien droit ; il doit
Même ébloui se voir en face.

Suprême est l’être commandeur
Obéi par tout ce qui bouge
Et même un roc est demandeur
Que sa blancheur ait du sang rouge.

Père de la Création,
Il élève et il morigène
Qui sème en la plantation
Des cœurs sains grain et mauvais gène.

Inégalable est son pouvoir
Partout sur notre terre ronde
Que chacun cherche à émouvoir
Quand sa colère noire gronde.

Mais en père sévère aimant
A l’enfant rebelle il pardonne
Et s’il a perdu sa maman
Il fait appel à la Madone.