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Jean-Michel BOLLET

La campagne et le mont ne les oublieront pas

Le père est le parent le plus proche à partir
Rejoindre les élus au bras de sa compagne
Et s’ils ne s’en vont pas dans l’élan du martyr
Les accrochent à leur tableau mont et campagne

De la fin scellant leurs jours ne sourdent ni sang,
Ni larmes, ni pleurs, ni perles d’urine chaude
Mais son honnêteté la dispense de fraude
Et naturellement en terre les descend.

Les enfants restants les honorent un moment
Puis petit à petit les oublient car leur vie
N’est pas d’être en pensées avec papa maman
Mais d’embrasser Anna, Pierre-Antoine et Flavie.

Les arbres, les ruisseaux, les sommets éternels,
Les vents cinglants les glands revenant en automne,
S’ils ne rencontrent plus leurs regards fraternels
Prient pour que dans les cieux l’âme de Dieu chantonne.

Vivent-ils encore un petit peu dans la mort
Qui les a dérobés puis les a fait descendre
Dans un coffre de bois contenant tout leur corps
Devenant dans les ans un maigre tas de cendre ?

La campagne et le mont et tous leurs habitants :
Le ruisseau, le long champ, l’arbre haut et la plaine
Se vêtiront toujours de leurs beaux habits tant
Qu’ils se rappelleront leurs vieilles vestes de laine.