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Jean-Michel BOLLET

Juillet

Voici qu’il est venu avec son plomb fondu
Dans un ciel, où le bleu - mes aïeux – prédomine !
L’aura du panel des camaïeux abomine
Un nuage envié par le mouton tondu !

Il a surgi d’un coup, juste avant son frère août
Nous distraire gaiement, ce garnement caustique
En rougissant nos cous, (quel ornement tonique !)
Mais en avertissant les peaux pâles, les roux.

Ce début fanfaron est l’en-cas, le hors d’œuvre
D’un festin composé de plats délicieux
Où grillons, cigales adoubés par les cieux
Offrent en concert un véritable chef d’œuvre.

Clément, il a poussé de la nuit la venue
Depuis juin écourtée pour prolonger le jour
Qui mourra donc plus tard ; le sommeil sera court
Sans qu’une fée noire ne soit intervenue.

Ami des framboises, groseilles et cassis,
Il prépare avec soin la myrtille et la mûre
Dont la dernière endosse une efficace armure
D’épines acérées assemblées en lacis.

Et vous le savez gré de monter les degrés
De la source glacée et des lacs de montagne
Dont vous vous délectez alors qu’en plaine stagne
L’eau des étangs forcée de devoir émigrer.

Son cadeau, son bonus est le plus qu’il accorde
Avec le farniente et le payé congé
Auxquels toute l’année chacun avait songé
Pour dénouer du cou les deux bouts de la corde.

Le corps parallèle au sol n’a plus d’horizon
Pendant que le soleil luit à la verticale,
Versant son jus bouillant, sans vertu médicale ;
Mais attend-on juillet pour une guérison ?