Vos
poèmes

Jean, un enfant triste et sale
Veut rester jusqu’à sa fin
Enfermé dans une salle
Avec la soif et la faim

Qui se mirent en ménage
Sans connaître d’autres gens
Pour éviter l’engrenage
De rencontres d’autres Jean.

Paul en a parlé à Pierre
- Un esprit contemplatif -
Qui polissait une pierre
De son air méditatif ;

Il ne sut trop que répondre
Puisqu’il vivait au dehors
Avec une poule à pondre
Des œufs qui valent de l’or.

De son chien mort tôt à l’aube
Il se vêtit de la peau
Et sa chair fut cuite en daube ;
D’un os il fit un pipeau.

Son abri était la niche
Fabriquée pour son Médor,
Un basset (ou un caniche)
Qui ne chasse pas mais dort.

- Qui l’a mis dans cette salle ?
Dit-il sans lever le nez ;
Sa mère était la vassale
De son père : il fut l’aîné

- Qui rejeta sa naissance…
- Hélas, oui, hélas, trois fois.
Il vit dans l’évanescence
Sans rien, sans femme, sans foi.

- Veut-il à manger, à boire ?
- Non ! Ils sont bien tous les trois :
- La faim, la soif, tu peux croire
Sont des amis très étroits.

- Je vais lui donner ma pierre
Et il sera tout joyeux
En pensant à l’abbé Pierre
Dont la clarté est aux yeux,

Mais je conserve ma poule
Pour les œufs et pour le chant
De son coq ; Paul, on se saoule ?
Tu es un type attachant.

- Si Jean te voyait sourire,
Il serait vraiment content !
Dis, tu pourrais lui écrire :
« Je vais mieux que ceux qu’on tant,

J’ai mal que tu sois si triste,
Sale de la tête aux pieds,
Tel un disciple castriste
Fidèlement épié.

Si tu t’enfuis de ta geôle
Sans tes deux vieux compagnons,
Viens là pour qu’on te cajole
Avec daube et Sauvignon »

Jean, Paul, avec Père Pierre :
Quel formidable trio !
Sur le feu est la soupière
Qui mijote un scénario..!