L’écorce du roc est dure à peler La peau du bouleau est fragile et tendre La nature doit parfois rappeler Que sous le chêne chacun peut s’étendre S’il vient à son pied sans se faire entendre.
La pierre est coriace et reste en entier L’eau du ruisseau clair en flots s’éparpille La rose fleurit au bel églantier Pour qu’écarquille le geai sa pupille Pendant qu’un pivert frappe, creuse et pille.
Le rocher a chaud sous l’étoile d’or La tige courbée cherche l’eau limpide La biche croit que tout le monde dort Et pour une fois se montre intrépide En allant boire à la mare insipide.
Le sentier a plein de petits cailloux Pour boucher ses trous et ceux des semelles Qui les écrasent comme des voyous Soutirant aux pis gonflés des mamelles Le lait éclatant des belles femelles.
Le verger a des pommiers tout en fleurs Le pré est couvert de mille brins d’herbe Le nuage lourd déverse ses pleurs Sur les labours de la terre superbe Et les jonquilles réunies en gerbe.
Les monts près du ciel voient l’océan vert La plaine infinie blonde et souveraine Un battement lent d’ailes de colvert Fendant le soir et la nuit noire traîne A sortir d’une grotte souterraine.