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Jean-Michel BOLLET

Echo logique

Comment se fait-il qu’encore on se meuve
En automobile, en aéronef ?
Qu’un écolo comme un Hulot s’émeuve
Et qu’il prie les yeux levés sous la nef !

Pourquoi pain, levain se font en boulange
Alors qu’ils ne sont qu’eau, farine et sel ?
La main craint-elle qu’un pâteux mélange
Colle les pages du Sacré missel ?

Comment au bout de deux mille treize ans
Après Jésus, faux prophètes et sectes
Aux comportements et mots malfaisants
Réduisent le faible en bouillie d’insectes ?

Pourquoi tout fut dit depuis deux mille ans
Signé sous écrit pour qu’on s’en souvienne
Quand dans un couvent au nord de Milan
Sont des sœurs dansant les valses de Vienne ?

Qui sut la minceur du cercle d’hostie
Interdite aux dents à cause du sang
De l’Enfant présent quand l’eucharistie
Unit l’âme blanche au cœur innocent ?

Qui a vu passer l’armée des péchés :
Lucre, envie, colère, orgueil, gourmandise
Qui sont les derniers à nous empêcher
De les goûter en bonbon-friandise ?

La campagne est vide et pleine est la ville
De boutiques où chine le chaland
Qui fera le beau le soir à Deauville
Sous des plafonds blonds sans équivalent.

Il paraît – dit-on – que le cinéma,
Le restaurant, les vacances en Grèce
Suivent encore le même schéma
Alors que les corps crient au trop de graisse.

Pourquoi se mouvoir à dos de moto
Quand on peut s’asseoir sur sa bicyclette
Qui évite que viennent les maux tôt,
Les deux pieds aisés dans leur sandalette ?

Le train de vie et la marche de vie
N’empruntent pas de parallèles rails ;
Si le premier suit et flatte l’envie,
L’autre prend sur les joues et les poitrails

L’air des mers et des plaines et des monts
Chargé d’embruns, de parfums de jacinthe
Et entre aérer trachée et poumons
Où règne une âme pure et déjà sainte.

Il faudra bien que Hulot Nicolas
Phagocyte vite une décadence
Dont l’herbe et l’héro, les coke et cola
Tuent la jeunesse en rapide cadence ;

L’Eglise n’a plus cent mille adhérents
Et le client se confie au psychiatre :
« Amis et proches sont indifférents
A mes yeux éteints dans mon teint grisâtre. »

Pourtant, nous avons tout pour être heureux
Mais nous ne savons pas ce qu’il nous manque
Et rien ne nous rend le sang chaleureux
(A cause d’un trop-plein d’argent en banque… ?)

Il est sensé de verser son écot
Servant au savant pétri de logique
Expliquant qu’un mont lance un bon écho
Si l’aide un air frais, pur : écologique !

De tout ça, il faut que je m’entretienne
Avec Nicolas, la jolie Eva
Mais j’ai un faible pour Jean-Louis Etienne
Qui, petit, déjà, d’aller loin, rêva.

Je crois que je vais voir papa François
Qui vient de m’écrire une belle lettre :
« La bassesse humaine est un mal en soi
Et je prie le ciel qu’il élève l’être. »