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Jean-Michel BOLLET

D'histoire

Qui dit « je suis Chrétien ? » Allez, levez la main !
Toi, Claude, au premier rang, fais-nous un peu d’Histoire…
Monsieur, ma mère ne veut pas faire d’histoire…
D’ailleurs, vous n’avez qu’à lui en parler demain !

Mon gars, n’a rien à voir, là-dedans, ta maman !
Je veux savoir si de Jésus tu sais la vie !
Peux-tu me dire si tu connais le moment
Où l’âme par la mort lui a été ravie ?

Monsieur, je ne veux pas évoquer tout cela ;
Je ne sais rien de rien et je connais ma mère ;
« Reste bouche cousue ; méfie-toi de ceux-là
Qui pompent ton air ; moi, je te les énumère »

Je peux confesser que nous prions tous soir et matin,
Que sont rendues grâces à Dieu le dimanche à la messe ;
Que la famille ne dort pas dans des draps de satin
Et que nos oreilles sont fermées à toute promesse.

Je viens de discourir en quatre vers plus que moins longs
Auxquels vous donnerez peut-être une assez bonne note ;
Comme je suis bon, je peux franchir un autre échelon ;
Etre chrétien, c’est ça, mon gars, c’est vivre en astronaute.

Je constate que tu t’es tu : peut-être as-tu quelque peu lu
Ce que les apôtres ont vu qui ont décrit chaque miracle
Tu fais la moue, maître d’école, ah ! Ces récits ne t’ont pas plu
Et pourtant, ils étaient prévus par la Pythie dans son oracle.

- Je ne comprends pas, Claude, où tu veux en venir…
Qu’ai-je dit pour qu’en toi monte cette colère ?
Veux-tu me dire ce qui ne peut convenir ?
A l’école, une idée, n’oublie pas, se tolère.

- Pourquoi ne portez-vous pas d’intérêt au Juif ?
L’Arabe n’a-t-il pas de place dans la classe ? »
Pourquoi les dit-on faits de saindoux et de suif
Et qu’insensiblement, le Chrétien se déclasse ?

- L’Arabe est la langue d’un peuple réuni
Autour d’une croyance en partie musulmane
Et qui aujourd’hui, se sent vidé, démuni
Face à la fausse idée d’une âme mythomane.

La pensée juive est le soutien du peuple hébreux
Tant malmené qu’il fut condamné à l’errance
Et aujourd’hui aussi des yeux très ténébreux
Voudraient le voir périr dans un gouffre à l’air rance

Les religions d’un seul Dieu ont en commun
De travailler pour son prochain pour sa prochaine
Qui s’il est atteint de lèpre ou de sarcome un
Bon disciple pour sa guérison se déchaîne.

- Maître d’école un peu rassuré tu m’auras
Bien que circonspect un chouia je demeurasse
Car j’ai en tête le brillant Charles Mauras
Qui ne barguignait pas à soigner sa morasse.

Et pourtant, ses écrits étaient controversés
A tel point qu’il heurtait jusqu’à son entourage
C’est pourquoi je crois que des mots sont trop versés
Dans les cœurs éprouvés contenant ire et rage.