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Jean-Michel BOLLET

C'était formidable

Le temps passe et je reste à me ressouvenir
De cette époque où la vie était formidable
Quand nous partions bien loin sans vouloir revenir
Et ce jeudi, je dis - qu’hélas - est fort minable
Le cap de l’avenir.

Rappelez-vous London, Piccadilly Circus,
Les Who, les Moody blues, les quatre Scarabées,
Les bâtonnets d’encens ; nous voulions mordicus
Crâner, nous amuser, saouler les macchabées
Au pur jus d’hibiscus.

Pas nés, les Stromae, les Christophe Maé,
Zaho, Zaz et Zazie, Shy’m, Chimène et Mylène ;
Nous traînions dans les pubs, dans les cinémas et
Les filles s’appelaient Jacqueline ou Hélène
Et grimpaient au mat, hé…

Moi, j’étais un chanteur, (mieux que Bernard Tapy)
Un vendeur de disques - quelques uns à ma mère,
A mon frère qui les glissait sous le tapis -
Préférant la belle voix de Noël Mamère,
Aujourd’hui vieux papi.

La Guiness, le Whiskey coulaient à flots, à seaux
Et nous investissions des hôtels fort minables
Que des shootés squattaient en les prenant d’assaut
Mais nous avions seize ans, nous étions formidables !
(Plus que Gloria Lasso.)

Nous avions le rire, l’humour, l’amour, les chants
Et le lycée ne nous plongeait pas dans l’angoisse
Car s’étudiaient la science dans les champs,
Le partage et le don au coeur de la paroisse :
Tout était alléchant.

Nous étions louveteaux puis scouts (j’étais castor) ;
Nous apprenions le nord, à dresser une tente,
A éviter l’emploi du triste escalator
Et quand nous nous battions, c’était pour la détente
Avec Ali Gator.

Hervé, tu fus tué aux environs d’Alger
Et Jean-Pierre tu es mort de la cigarette ;
Michel, tu as les yeux clairs et le pied léger ;
Mais, tu vois les copains… Faut bien que ça s’arrête !
Ah ! Tiens, il va neiger…