Vos
poèmes

Dans leur bonté, ceux des cités,
Enjoignaient ce vrai solitaire
De sortir de sa cécité
En quittant le lit de sa terre.

« Quoi ? Je vois plus loin que vos yeux
Qui heurtent toit, porte et façade ;
Moi, ma vue monte jusqu’au cieux
Sans franchir une palissade…

J’assiste au coucher du soleil,
A son lever lent et tranquille
Qui me donne le teint vermeil
Quand il est blafard à la ville.

Printemps, hiver, été, automne,
J’écoute et sens, humble et dévot,
Le souffle doux et monotone
De la brise et du renouveau.

Mes pensées sont tout inspirées
Des odeurs des cent mille fleurs
Que j’ai longuement respirées
En écoutant les geais siffleurs.

Le sourire artificiel,
Les écrans géants, les images ?
Laissez-moi l’arrondi du ciel
Et mes fabuleux paysages

Aussi vallonnés que ma femme
Que j’explore sans me lasser
Sur lesquels repose mon âme
Encline à aimer rêvasser.

Ma fierté est la liberté
Valant tous les trésors du monde
Que j’ai – sans regrets – déserté
Pour un esprit qui vagabonde.

Prenez le temps de méditer,
Mes amis et je vous convie
A venir chez moi éditer
Votre premier livre de vie ! »

Nombre de gens re suscités
Par l’appel d’un nouveau mariage
Ont convaincu et incité
Ceux des cités au grand voyage.