Doigt de sable évadé d’une prison sur l’autre, L’homme fuit de sa mère au sablier des heures. De sa mère à la terre, il est sable et frissons.
Quand ton doigt dessina sur mon dos ton regret, L’arbre au vent se troubla que le ciel ait tonné, Vint l’automne annoncé qu’un vague été poursuit.
Nous poussions vers le sol, à l’envers des forêts. L’éclair nous détachait sur le front de la nuit.
Les vitres languissaient de jouer sous la pluie Et le vent essayait son aile à tes cheveux
Les volets appelaient à regarder dehors Le monde où nous passons sans trace de passage
Alors nous les fermions et nous volions la vie, Posions des pas au ciel, empreintes de nuages, Et ton doigt enlevait le sable de mes yeux
Par un éclair exact, vérité sur le mur, Une ombre sincère de doigts fondus criait « Je te veux »
Tu écrivis d’amour sur mon ventre un adieu.
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Poète et Muse
Le jour encense l’air qui patiente au jardin Sur le pas de ta porte où je serai demain Si l’amour me déporte.
Marin privé de port, tu navigues ta rime Au bonheur de son corps et tu jettes ton encre Au profond de son puits.
Il pleut comme un dimanche Et mes mots sur tes hanches font leur sel du silence.
Une vérité droite a montré le chemin Mais des pensées étroites ont ralenti nos pas.
Poète n’écris pas si tu n’es que de mots, C’est ta chair que l’on veut pour battre sous nos yeux.
Muse inviolée, Muse imperforée qui se blesse à mes mots, Je t’aime.
Net de vérité mais augmenté du rêve, Juste matin d’un jour en bord de crépuscule, Tribuable imposé sur le bonheur en fuite, Poète, vis tes mots, dis ta vie, nie la mort.