Vos
poèmes

Du fond de ces murs délavés,
Entre les grilles, le ciel rouillé.
Les cris des nuits trop éclairées,
Aux odeurs de merde sueur.

Je glisse dans des draps satin,
Aux baisers fougueux d'un amant,
Jouir à pleurer de chagrin
D'être femme de boniment.

Mes nuits pâles sont offertes
Au sexe mou d'un ventre plat,
L'immonde des lois inertes
Aux yeux fermés qui ne voient pas.

Je suis l'objet réceptacle
D'un sperme noir de vengeances,
Fleuve fou d'une débâcle,
Hors les digues convenances.

Je donne mes fesses sans vie,
A la survie d'un temps compté
Dans les geôles d'impéritie.
Dehors le viol se fait vite' fait.

Je ne rêve plus d'extérieur.
Je traîne un ventre de fiente,
Aux fièvres spasmes de mes peurs.
Mon âme se meurt, lamente.

Je souris, pour fondre les coups,
Déchiré d'un sexe de sang.
Je mords un baiser sur un cou,
Perdu dans les miasmes du temps.

Un sucre d'orge au goût sucré.
Sur mes lèvres coule son miel.
Je brûle de cette nausée
D'un sperme tiède au fond du ciel.