Rondes marmottes boules de poil roux La queue noire battant l'air et le vent A l'abri des aigles pour le moment Fixent haut depuis leur rocher vigie Un homme blanc posé sur un caillou Qui de loin les regarde sans envie.
Elles montent une garde en éveil Sur leurs terres de vents de soleil De glace de neiges et de gel Craignant les ailes venues du ciel Fondant serres toutes ouvertes Pour viser leurs formes replètes.
A quoi servent ses êtres bruyants et puants Qui passent par beau temps régulièrement Et s'installent alors sur ce caillou souvent Pour y perdre leur regard le nez dans le vent ?
L'aigle ne vient jamais sur sa proie Quand un de ces êtres là nous voit Il faut croire alors l'évidence Cet homme blanc est providence Sur son caillou en sentinelle Il écarte de nous les ailes.
L'homme sur son rocher solitaire se dit Pourquoi les cimetières sont fermés la nuit Pourquoi les avions n'ont-ils pas de beaux klaxons Les vélos de course un moteur à réaction Les juges de ceinture pour tenir leur robe En son cerveau c'est l'agitation des lobes Et pourquoi la nuit les chats deviennent gris Les escargots ont-ils des coups de foudre aussi ?
L'altitude conduit aux plus grandes hauteurs Quels que soient les craintes délires ou les peurs Si haut il n'est de question illégitime Des plus saugrenues absconses ou intimes Ensemble marmottes rousses ou homme blanc Fussent-elles blanches et lui noir jaune ou grand Bêtes et hommes concurrents des espaces Perdus quand leur méditation les invite S'égarent dans des chimères sans limites A revoir le monde et réfléchir trop vite A prendre en commensal celui qui invite A ne plus voir les ailes des grands rapaces Qui pourtant planant derrière les nuages Préparent silencieux leurs prochains carnages.
Il n'est pas de sagesse à tous les étages Pour le savoir si haut il n'est plus de sages.