Dans cette relation virtuelle, Le fantasme dirige mon temps. Un fossé se creuse, sans borne, Dans les abîmes de distance. Proche et lointain aux vagues doutes, Je surfe fragile sur l’envie. Comme un délire fou, délicieux, J’entretiens l’instable désir, En ses mots magiques de l’amour. A croire encore l’incantation Souveraine de chaque instant, Le silence berce langoureux Chaque pulsion en fol espoir. L’impossible est sombre hérésie D’une résignation à s’aimer. Un poisson d’avril revêt Une redingote rouge Pour ressembler à une écrevisse cuite. Un soleil se peint de bleu, Pour mieux éclairer le blues. Ainsi coule le désespoir, Dans les veines ouvertes du temps. Ainsi se fond mon rêve au réel. Ainsi je te perds, Au vol d’une hirondelle revenue Des lointaines contrées. C’est déjà le printemps !