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Jean-Marc BUTTIN

Pour de vrai, disent les enfants.

Je gravirai les plus hauts sommets de glace.
Je sombrerai, jusqu'aux plus profonds abîmes.
Je me travestirai, jusqu'à perdre face.
Je tisserai les couleurs de sons sublimes.
Si tu étais la première Eve de tous temps,
J'inventerai le sexe masculin, pour toi,
Pour que toi et moi soyons les premiers amants
D'un univers, où notre amour serait seul roi.
Je deviendrai fauve, pour croquer ton désir
Dans la savane des séductions humaines,
Pour qu'ensemble nous inventions notre plaisir,
Jusqu'aux orgasmes des ruptures soudaines.
Je serai océan de tempête sans fin,
Dans l'immensité de vagues d'impatience,
Pour déferler en écume aux creux de tes reins,
Jusqu'aux calmes plats des plus profonds silences.
Je serai le tambour de machine à laver
Ton linge aux odeurs d'amour et parfums de vie,
La corde, où ta petite culotte à sécher
Caressera le vent du plus bel appétit.
Je deviendrai minéral, pour être miroir.
J'accueillerai du regard ton plus beau reflet,
Pour te donner en échange ce beau savoir
D'être heureuse à l'amour des pulsions de grands jets.
Je chaufferai ton sang d'une fièvre plaisir.
Je caresserai ta peau d'un courant d'air frais,
En battant la mesure de nos devenirs,
Parmi les dieux fous que je réinventerai.
Je me naniserai minuscule puce,
Pour sauter sur tes jambes, goûter à ton sang.
Je croiserai plus de mille et une astuces,
Pour que l'éclair d'un instant je nous crois amants.
Je courrai le marathon sans entraînement,
A l'asphyxie de la quête de ton parfum,
Pour voir les étoiles au profond firmament,
Comme dans mon rêve, quand nos corps ne font qu'un.
Pour de vrai, comme disent les enfants du jeu,
Je ne ferai jamais rien de ces exploits nus,
Que de les conter sur papier comme je peux,
Aux souvenirs bleus de ces temps entraperçus,
Où nos lèvres et nos langues en longs baisers
Se donnaient en promesses les frissons du temps,
Quand nos mains en caresses semblaient ignorer
Que nous serions à jamais éternels amants.