Vos
poèmes

Je conchie mes contemporains,
Leur langue, étrons américains,
Leur gangue, maux du maître fric,
Leurs sauts de l'ange à l'élastique,

Le verbiage des politiques,
Enarques à l'esprit lubrique
Marchant la bite dans la main,
Des sueurs froides dans les reins.

Je coule une diarrhée verte
Sur leur costume cravate,
Leurs cheveux ras, leur teint cireux,
A peine jeunes, déjà vieux.

J'exècre cette vacuité
Du verbe creux des élites,
Langue de bois trop chantournée,
Circonvolutions de rites.

Je deviens sourd au brouhaha
Des éructations putrides
Du vil audimat des média
Dans le vortex d'un grand vide.

Ermite en mon petit bonheur
Je traîne ma haine des jours
A contre temps à contre cœur,
Sur la rive bleue des amours.

Je pèle ma solitude
De sa peau dure et granulée,
De rides de certitudes,
Lentement, je flotte en apnée.

Une colique m'enserre
La tripe en spasmes colère.
Indigestion délétère
D'une mauvaise atmosphère.

J'aime les hommes, les femmes,
Les chiens, les chevaux, les enfants,
Le feu et sa douce flamme,
Les crépitements de mon temps.