Odeur de vase et de vieil encens.
-"C'est pas moi, enfin, j'étais pas tout seul,
Y'en avait d'autres, là, aussi présents!"
Il a soudain bien moins grande gueule,
Cherche des excuses, comme un enfant.
Sans vergogne, sous les lourds oripeaux
D'une fausse morale crasseuse,
Il n'a pas craint l'usage chien, des mots
D'une éructation très aboyeuse.
-"C'est pas moi, enfin j'étais pas tout seul!"
Il tortille dans ses petits souliers
Quelques excuses de prude bégueule,
Invoquant la cape d'immunité.
En embuscade avait tiré son coup
Du noir refrain de vieilles antiennes,
En mots puants, sortis de fonds d'égouts,
Morsures de sang, de crocs de chienne.
Aujourd'hui débusqué, il doit parler,
Devant un juge au grand jour s'expliquer.
Tel qu'il est, en lumière il apparaît.
"-C'est pas moi, enfin j'étais pas tout seul!"
-"C'est pas moi, y'en avait d'autres aussi!"
Il se dédouane sur ses comparses,
Reportant la faute sur ses amis.
Gros jean, pauvre dindon de sa farce.
Tel est pris, qui pourtant croyait prendre.
A voulu abuser d'un beau statut,
Il lui faudra maintenant rapprendre,
Comment le vice baise la vertu.
-"J'étais pas tout seul, ce sont les autres!"
Il continue à se dire innocent,
Pour n'avoir fait que copie des autres.
Une odeur de vase et de vieil encens...
