Je ne sais pas si j’aurai la force, D’espérer encore aux lendemains froids, Tel un arbre dépouillé d’écorce, Les caresses sur ma peau de tes doigts. Jusqu’au bout du temps de fantasmes mous, Je ne sais pas et devrais-je savoir, Ce qui demeure au réel entre nous, Ce qui n’est qu’errance du désespoir. L’important n’est pas tant d’aimer toujours, Que de croire aux possibles rencontres Du désir aveugle, aux coins des contours D’êtres éphémères, qui se montrent Encore en vie, dans leur enveloppe. Je cours à la perception infime. Tes fesses, l’image psychotrope, En rêves d’insatiable victime D’un sentiment doux de plénitude. A pénétrer ton sexe prisonnier De l’oubli de toutes habitudes, Rares instants de belle éternité, Je ne sais pas si j’aurai la force, De contraindre longtemps le fol espoir Ni de m’imposer le froid divorce. Objet neuf du désir à entrevoir, L’instant me pèse moins que l’absence D’un devenir possible, au creux d’amours. Désir et rejet, l’ambivalence A se vouloir être aimé pour toujours.