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Jean-Marc BUTTIN

Nul n'est mort, tant qu'il est vivant!

C'est le bal des nécrophages,
Le vol des vautours au long cou,
Le chant d'un aréopage
Des pousse aux crimes prêts à tout.

Blessé, l'animal se défend
De ses derniers espoirs de vie.
Tempo du rythme de son sang,
Qui s'écoule en hémorragie.

Le goût de la chair excite
Les nettoyeurs de cadavres,
Impatients que leur profite
La blessure parfum suave.

Le souffle court et très conscient
De la menace d'un vol noir,
Le blessé ménage son temps,
Sur le chemin de son espoir.

Face au soleil sa belle ombre
Laisse derrière lui, fuyant,
Un spectre, qui prend le nombre
Des charognards à contre vent.

C'est criailleries becs et dents
Entre loups, volatiles, chiens,
A se déchirer le mourant,
A qui la tête à qui les reins.

Ailes brisées, membres rompus,
On s'écharpe pour le gâteau,
A ne voir qu'une ombre chenue,
Où la vie se tient au repos.

Au petit matin de la nuit,
Quelque hyènes traînent leur flaire
Sur le repas qui fut promis.
Nouveau jour, chant d'un nouvel air.

Aucune trace de combat,
Pas la moindre goutte de sang,
Au soleil, déjà les ébats
Des amours de vautours amants.

Ainsi vont la vie et la mort,
Dans la même danse du temps,
TEMPI de tous les matadors.
Nul n'est mort, tant qu'il est vivant!