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Jean-Marc BUTTIN

Mourir à dix-huit ans.

Pour la camarde, chaque cadavre,
Roi ou tricarde, fait ventre havre.

Les morts se comptent différemment
Pour les média, les politiques.
Selon qu'ils sont petits ou bien grands,
A chacun leur nécro topique.

Quand la mort t'enfourche à dix-huit ans,
C'est toujours la même impuissance,
L'abysse ouvert au coeur de parents,
Des amis soudain en errance.

Pour la camarde, chaque cadavre,
Roi ou tricarde, fait ventre havre.

La bestialité des barbecues
Marseillais, qui brûlent des jeunes,
En triste banalité de rue,
Laissent des rivières de larmes...

Les barbares ont droit de cité,
Jusque dans le jeu politique,
Entre jeunes féaux encartés,
Loin des débats trop médiatiques.

Pour la camarde, chaque cadavre,
Roi ou tricarde, fait ventre havre.

De Sciences-Po à la mort de juin,
Des voitures en cadavres feux,
A chaque mois ces tristes destins,
Trop de vies volées par les mafieux.

A chacun sa propre indignation.
C'est trop con la mort à dix-huit ans.
En violence du fric déraison,
La mort s'empiffre de ces printemps.

Pour la camarde, chaque cadavre,
Roi ou tricarde, fait ventre havre.