Quand est sèche la source bleue des promesses, Que le futur a le profil de l'infini, Quand le désir s'acoquine à la tendresse, Où s'échangent encore les amours à l'envi ?
Quand les rencontres sont privées de leurs odeurs, Quand tous les soubresauts des corps sont effacés, Quand l’intuition n’a plus le parfum de la peur, Quand les regards ne peuvent plus s’entrecroiser,
Quand la chaleur des êtres ne diffuse plus, Quand les écrans sont ersatz de proximité, Quand les aléas interdits se trouvent nus, Quand le hasard bégaye de froideur cryptée,
Quand l’espace se retire en promiscuité, Quand la perspective se cogne aux mêmes murs, Quand on sature de sa singularité, Quand l’autre unique est seule et même démesure,
Quand l’univers se confine aux étoiles nues, Qui s’illuminent dans le rêve de nos peurs, Quand marcher main dans la main au hasard des rues N’est plus que manque sans fond au goût de bonheur,
Quand chacun effleure le temps de ses prisons Dans son intérieur aux couleurs de peut-être, Quand le désir se cogne aux murs de déraison, Quand la magie referme toute fenêtre,
Quand le temps se perd dans son décompte sans fin, L’amour prend ses couleurs d’arc en ciel de printemps. Quand le présent flotte en méandres de desseins, Le manque construit l’espoir de tous les instants.
