Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Jean-Marc BUTTIN

Le con, petit rien.

Il est imbu de sa personne,
Comme le roc de sa puissance.
Aveugle, pervers, il dissone,
Mièvre, froid de toute puissance.

Eternelle victime du sort,
Qui ne connaîtrait pas ses talents,
Il détend ses mêmes vieux ressorts,
Pour mordre de se petites dents.

Il ne prend aucun engagement,
Sauf à y voir son bénéfice.
Se drape de vertu et d'allant,
Et jouit des moindres sévices.

Donneur de conseils, il disparaît
Au moindre coup du sort, il a peur,
Se tient pour offusqué si jamais
On l'interroge sur ses erreurs.

Infaillible sur toutes choses,
Il est docte dans son expression,
Colorie de science sa prose,
Expert de la communication.

Il assène toutes vérités,
Du haut de sa noble fatuité.
Sifflote, pour ne pas trop parler
A ceux, qui pourraient le questionner.

Il prise à l'excès la calomnie,
Dressant costumes à ses amis,
Qu'il habille beaux d'insanités,
Pour se grandir et se bonifier.

L'univers est à sa mesure
Un peu étroit aux entournures.
Rien n'existe, qui ne lui soit dû.
Il est l'imperator des faux-culs.

Redresseur de torts, procédurier,
Il est Tartarin de morale,
Donneur de leçon décomplexé,
Mais n'a d'autres moeurs que vénales.

Vous le reconnaîtrez sans peine,
Tranchant avec les déhérités,
Obséquieux en langue de haine
Dès qu'il se sent un peu menacé.

Le mien, grande gueule et petits bras,
Traîne sa peine à jouir de lui
Dans les miasmes et les embarras
De la tristesse de son ennui.

C'est le con, dont chacun s'enivre,
Dans son fade destin quotidien,
Pourrisseur de la joie de vivre,
Jouisseur obscène, petit rien.