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Jean-Marc BUTTIN

Infanticides, sublimes troubles-faits

Monstre, cachée derrière une gueule d'ange,
Une mère lâche des pleurs de désarroi.
Devant les caméras, elle' donne le change,
Scénario déni d'une pensée aux abois.

Faut-il que l'amour et la haine se cherchent
En autant de bestialité, pour que son coeur
Crache les mensonges comme des caresses
D'affection sur un cadavre froid, sans frayeur!

L'amour, passion de l'oubli du réel, sans fin,
Nourrit son cri délire d'appels au secours.
Son ventre rond porte la vie, comme un butin,
Trésor de guerre des beuveries sans retour.

Un homme, ce qu'elle en connaît en errance,
Lui a donné assez de sperme, pour qu'elle soit,
Au lointain, mère de cette même transe,
Où chienne éperdue, à l'envi, elle se fourvoie.

A deux, créatures des désamours d'oublis,
Ils réinventent la bête immonde, du temps
Des peurs primales et des lentes agonies.
Ils sont le fruit mûr des modernes entretemps.

Bêtes sauvages des primitives heures,
Ils ont assez d'humanité, pour enterrer
Le cadavre de compassion intérieure,
Qui chancèle en eux comme un doute inachevé.

Sublimes créations de notre éternité,
Ils s'offrent, dans leur banalité d'absence,
A la surface du rêve d'humanité,
Troubles faits de nos trop belles convenances.