Il en est, au temps du sexe à gogo, Du porno sur tous les écrans du jour, Qui frétillent encore tels des bigots, A pourchasser l'érotisme et l'amour.
Qu'ils voient un bout de sein, une fesse A peine suggérée sur le papier, Ils se prennent de folies, d'ivresses, Dans leurs fantasmes trop peu masturbés.
Sous un habit de prudes légistes, Parés des oripeaux de leur vertu, Ils deviennent alors analystes Du moindre texte qui chante le cul.
Peuvent le déshabiller plus qu'il ne l'est, Pour humer la sueur de tous ses mots, Lui mettre leurs longs doigts où il leur plait, Abuser de sa rime en gros sabots.
A califourchon et en levrette, Imprimatur de ligue de vertu, Poussent alors cris vifs et alertes, Pour épandre leurs remugles de cul.
Veules poltrons de tristes figures, Ils transpirent le foutre par le fion. Mauvais coups de bien mauvais augures, Un sperme noir tache leurs caleçons.
Poète, sache qu'un fort vent mauvais Souffle dans les pensées de tes lecteurs! Apprends-leur les fantasmes, les secrets. En mots, caresse leur sexe en chaleur!
Par quelques entretiens professionnels, Entraîne-les à la rime en ULE, Sublimes exercices spirituels, Pour qu'enfin, en vers, ils éjaculent.
