Ce n'est pas parce qu'on n'a rien à dire' Qu'il faut s'empresser de le faire' savoir... C'est pourtant agréable ce délire' De répéter les brèves de comptoir!
On jase ainsi à la foire à l'encan, Se gaussant du jabot de lieux communs, Devenant un personnage important, Faisant de la rumeur un bien commun.
Pas la peine de penser pour parler! Suffit d'ouvrir sa gueule et d'écouter La mélodie des mots qu'on a glanés De ci de là déjà prédigérés...
On pérore de douces vacuités, Assassinant, s'il faut assassiner, Béatifiant, s'il faut béatifier, Pour le plaisir de s'écouter parler!
C'est quand on n'a rien à dire qu'il faut S'empresser de le faire' savoir bien haut, Libéré de tous les vieux oripeaux De pudeur ou morale des Bobos!
Plus c'est gros, plus c'est hard, plus ça va plaire'! C'est l'instant du cri qui fait son héros! Et tant pis si ça met quelqu'un à terre', Ce qui compte avant tout c'est le culot!
C'est pas les... Hein? Les... Enfin vous voyez! Oui! Les haut placés, énarque et tintouin... Pas ces gens là qui vont nous empêcher Quand on n'a rien à dire', de le crier!!!
