Couchés sur les blessures d'un printemps de chien, Nous goûterons le soleil chaud sur nos peaux nues, L'un contre l'autre aux tendres caresses des mains, Le frisson de baisers trop longtemps retenus.
Au souffle court, nos langues feront silence, Sur la braise d'une herbe chaude de désir, Au secret confus des années bleues d'absence. Nous voguerons aux vagues de houle plaisir.
D'une soif sans fond, nos cris déchireront l'air D'une bulle, sons d'insectes et d'extase, Pour être à l'unisson de nos corps en prière' Aux ébats du jouir sur la mousse rase.
L'amour baguenaude au gré des humeurs des coeurs. Infidèle il se traîne aux méandres des vents De rencontres sans tain du miroir des erreurs, Pour n'être bu qu'au désir des mêmes amants.
Nous fêterons le retour des larmes de joie. Sur nos cuisses les nectars élixirs du temps, Sur nos joues les rides fenêtres des pourquoi, Couleront les fleuves de nos sèves de sang.
Animaux de l'errance, nous serons humains, A nous saisir au plaisir des rencontres bleues, L'un et l'autre aux grains de peau perdus en chagrins, Enflammés du désir d'être nos nouveaux dieux.
Nous offrirons à l'oubli les retrouvailles Des amants de l'amour aux tourments du bonheur, A se vouloir aimer sans livrer bataille Au fil des jours des frêles promesses lueurs.
Nos corps inventeront les orgasmes sans loi Au futur incertain des complices des ans Pied de nez subtil au fertile désarroi. Nous nous aimerons de notre nouveau printemps.
