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Jean-Luc Paul Henri BAERT

Ballade en mai

à Henry DEROCK


Il ne fut d’espoir plus libre plus grand
Que nuits offertes à nos dieux de jeunesse
Et nous eûmes de soudaines ivresses

Arbres ou réverbères nous racontèrent
Les mille et une histoires de nos grands-pères
Bien avant les tremblements de la terre

Nous perçûmes un frémissement du monde
Nous laissâmes nos vies au pied des trains
Tandis que les gares servaient de chapelles

Nous ne voulûmes pas manquer l’été
Nous fûmes de ces hommes irradiés
Soleil brûlant notre fraternité

Nous portâmes haut les poings et les yeux
Brandissant d’invisibles grenades bleues
Nos pas furent lourds malgré nos pieds fragiles

Odeurs venues de lointaines fontaines
Il fut des jours arrêtés temps faciles
Marchant vers des îlots d’éternité

Il ne fut d’espoir plus libre plus grand
Que nuits offertes à nos dieux de jeunesse
Et nous eûmes de soudaines ivresses

La terre revint à l’horizon
Nous entrâmes dans d’autres saisons
Nous eûmes de secrètes ivresses