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Jean Louis BESSIERE

Sur les traces de Caspar Friedrich.

Les granges sont repues des moissons de septembre,
Phoebus trop esseulé éclipse au loin sa flamme,
Le couchant est vidé de son ample oriflamme,
Les volutes en chœur aux cheminées se cambrent.

Le ciel vient d’évincer notre astre incandescent,
Il se pare d’acier le bleu n’est plus de mise,
Quand l’impact du soleil est trop évanescent
La campagne se voûte sous l’assaut dru des bises.

Le soc de la charrue ne brunit plus la terre
En épousant son sang en de profonds labours,
L’arbre pleure au levant son propre sanctuaire
Le jour a raccourci comme un compte à rebours.

L’aube s’est engourdie sous un fardeau trop lourd
Pour suivre dans le ciel le vol fier des eiders.
Le froid, sournoisement, esquisse son retour
Quand grince pesamment la porte de l’hiver.

Le pagne du brouillard se fait opalescence,
Halliers, hautes futaies protègent le chasseur,
Le ruisseau gargouilleur glisse sa transparence,
Les feuilles en tapis unissent leur rousseur.

L’azur du souvenir sous octobre succombe
L’automne hante au jardin le déclin de la vie,
Et le cœur accroupi aux gravures des tombes
Pleure l’âcre destin des amitiés ravies.