Merci d'avoir été ( Hommage à Georges Brassens ) 2°partie
Sous le tison bleuté des premières écoutes Pour la bande aux copains de la tour des miracles Flottait un drapeau noir en regard du spectacle Un vent de liberté se lève, emplit la voûte D’un arôme épicé fleurant en bord de route Les essences inconnues d’un ersatz de pinacle. Egaré sur la scène, au gré des cabarets Le regard anobli d’une humble certitude Poussé par les amis, sevré de solitude Il espère une ivraie libérant les guérets Un édit de justice, sans mort au couperet Abjurant tout déni pour la mansuétude. Le talent méconnu d’un orfèvre des mots Bouscule densément les tablées impassibles D’un public étonné, pisse froid, irascible. Proférant à loisir d’ineffables bons mots Il partait chaque soir vers son fort Alamo Dans un jeu d’émotion dont il était la cible. Le temps est advenu des hourras ! des bravos ! Guitare en bandoulière, moustaches en bannière Le grognard sur le champ déserta sa tanière. Montmartre offrait la fée propice au renouveau Aux nouvelles cuvées versant le vin nouveau De ce noble ursidé en mal de vivre et de lumière. Sur la France sans heurt retentit la voix roc D’un chêne courroucé par l’acier froid des grilles Ouvrant les deux battants de la cage au gorille. J’ai sans tremplin plongé dans l’onde électrochoc D’un cœur de ménestrel qui battait la breloqu’ Sous l’ébène drapeau d’un preneur de bastille. Quarante années durant au fronton du talent Fleurit à son pourpoint des gerbes de chansons Brodées potron-minet tel un point d’Alençon Dans la simplicité d’un cœur chauffé à blanc. Sa trace, ses idées hors des foires à l’encan Se singularisaient loin des mordus de l’unisson. Au nom d’une foison de levers de rideaux En couplant sa musique à Pierrot la Famine En un sobre duo qu’un sunlight illumine Forgeron d’amitié dont il fit son credo Sans le moindre serment au code bushido Il a cru en l’honneur dont le mot prédomine. Puis brocardant la mort et les panseurs de l’âme Il mit en porte à faux le couperet faucheur Qui dépourvu d’humour aiguisait sa rancœur. Esquissant le dessein d’un vil retour de lame Il boutait hardiment au fil d’une épigramme Les assauts insistants du nocher maraudeur. L’automne ornait de bleu les franges du soleil Tombé au chant d’honneur pour Ninon de l’Enclos Georges a quitté nos rives à bord d’un pédalo Sous le regard perdu d’un ciel en trompe l’œil La méditerranée entrouvrit le recueil D’une œuvre inachevée de musique à vau-l’eau Jésus ! Si tu m’entends du haut de ton cénacle Sache qu’un jour d’Octobre en enlevant sa vie Je ne suis pas très sur d’avoir trop bien suivi ! Si tu as égaré ton goût pour les miracles J’ai quant à moi tourné le dos aux tabernacles. Le doute est un soldat aux mœurs trop asservies.