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Jean Louis BESSIERE

Merci d'avoir été. ( Hommage à Georges Brassens ) 1°partie

Comme une flaque éparpillant son pagne d’or
Un soleil automnal sur les toits du faubourg
Etoile la journée de son compte à rebours,
Esquissant des reflets aux vagues du vieux port.
Triomphante, Elvira d’un puerpéral effort
Offrit un premier cri au fruit de son amour.
François de Montcorbier en cette heure mâtine
Perçut en ces babils un ralliement aux causes
Echafaudées jadis, sur mille rîmes écloses
Au suintement glacé des geôles assassines
Sur fond de gibets noirs à cordes guillotines
Eclatant trait d’honneur à la métempsychose.
Au temps noir de l’Anschluss et de l’autodafé
Le destin s’immisça au sillon altérant
Tracé en un diamant, comme à contre courant.
Le contact magistral d’Alphonse Bonnafé
Aux heures déclinées d’espoir et d’imparfait
Instilla goutte à goutte un cœur adolescent.
L’Europe endolorie léchait ses vieilles plaies
Quand la croix d’infamie déferla sur la France,
Epris de liberté l’homme souffre en silence,
Réfractaire aux geôliers les vers de ses couplets
Souffrent des barbelés écorchant les pamphlets,
Les refrains débridés rêvant d’île de France.
Arrimant l’écritoire à la rampe des mots
Il ricocha sa vie aux rives d’encre de Lutèce
Sur les embruns diffus d’un credo de jeunesse
Au brasier Rimbaldien, au rut du Béhémoth
Il porta ses écrits sur les fonts baptismaux
Au simple dénuement d’un décor uni pièce.
Le cours de son destin s’écoulait en amont
Deux amis ont ouvert, venelle Florimont
Aux méandres épineux des amours de jeunesse
En un havre où la paix se lie à la tendresse.
Au cœur du vieux Paris, sur parfum goémon,
Leur cour où s’entassait leur unique richesse
Chantre, ta liberté ivre du bruit des bottes
Propage dans Paname un écho salutaire
Couvrant le cri des gueux condamnés à se taire.
Cet homme au port altier a gardé tête haute
Harangué l’idiotie, les pensées holocaustes
Où naissent des idées sitôt portées en terre.
Le temps passait diffus, et le soleil blafard
Ne trouait l’horizon que par intermittence
Dans l’accord mesuré au détour d’une stance,
Calliope dissipait les ombres du cafard
Au son exacerbé d’un manche de guitare
Entrelaçant des rîmes aux confins de l’absence.
Au nom d’une amitié pour Huon de la Saône
Sur l’émotion soufflée aux braises d’après-guerre
Deux jeunes épistoliers dans un monde en jachère
Ont caressé des mots qui troublent et chansonnent
De vains ressentiments où la pensée frissonne.
L’éloignement isole un cœur trop solitaire.
Dans la chambre imprégnée d’une odeur de bouffarde
Les murs forment un chœur au rythme des guitares,
Il s’improvise un bœuf et quand il se fait tard
L’amour mêle à l’humour un zeste de camarde
Afin d’accompagner d’une chanson paillarde
Ballades et villanelles d’un passable nectar.../...