Merci d'avoir été. ( Hommage à Georges Brassens ) 1°partie
Comme une flaque éparpillant son pagne d’or Un soleil automnal sur les toits du faubourg Etoile la journée de son compte à rebours, Esquissant des reflets aux vagues du vieux port. Triomphante, Elvira d’un puerpéral effort Offrit un premier cri au fruit de son amour. François de Montcorbier en cette heure mâtine Perçut en ces babils un ralliement aux causes Echafaudées jadis, sur mille rîmes écloses Au suintement glacé des geôles assassines Sur fond de gibets noirs à cordes guillotines Eclatant trait d’honneur à la métempsychose. Au temps noir de l’Anschluss et de l’autodafé Le destin s’immisça au sillon altérant Tracé en un diamant, comme à contre courant. Le contact magistral d’Alphonse Bonnafé Aux heures déclinées d’espoir et d’imparfait Instilla goutte à goutte un cœur adolescent. L’Europe endolorie léchait ses vieilles plaies Quand la croix d’infamie déferla sur la France, Epris de liberté l’homme souffre en silence, Réfractaire aux geôliers les vers de ses couplets Souffrent des barbelés écorchant les pamphlets, Les refrains débridés rêvant d’île de France. Arrimant l’écritoire à la rampe des mots Il ricocha sa vie aux rives d’encre de Lutèce Sur les embruns diffus d’un credo de jeunesse Au brasier Rimbaldien, au rut du Béhémoth Il porta ses écrits sur les fonts baptismaux Au simple dénuement d’un décor uni pièce. Le cours de son destin s’écoulait en amont Deux amis ont ouvert, venelle Florimont Aux méandres épineux des amours de jeunesse En un havre où la paix se lie à la tendresse. Au cœur du vieux Paris, sur parfum goémon, Leur cour où s’entassait leur unique richesse Chantre, ta liberté ivre du bruit des bottes Propage dans Paname un écho salutaire Couvrant le cri des gueux condamnés à se taire. Cet homme au port altier a gardé tête haute Harangué l’idiotie, les pensées holocaustes Où naissent des idées sitôt portées en terre. Le temps passait diffus, et le soleil blafard Ne trouait l’horizon que par intermittence Dans l’accord mesuré au détour d’une stance, Calliope dissipait les ombres du cafard Au son exacerbé d’un manche de guitare Entrelaçant des rîmes aux confins de l’absence. Au nom d’une amitié pour Huon de la Saône Sur l’émotion soufflée aux braises d’après-guerre Deux jeunes épistoliers dans un monde en jachère Ont caressé des mots qui troublent et chansonnent De vains ressentiments où la pensée frissonne. L’éloignement isole un cœur trop solitaire. Dans la chambre imprégnée d’une odeur de bouffarde Les murs forment un chœur au rythme des guitares, Il s’improvise un bœuf et quand il se fait tard L’amour mêle à l’humour un zeste de camarde Afin d’accompagner d’une chanson paillarde Ballades et villanelles d’un passable nectar.../...