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Jean Louis BESSIERE

Les douleurs inconnues.

Il est des douleurs inconnues
Aussi vives que meurtrissures,
Quand l’amour s’est trop abstenu,
Le temps incise les blessures.

A l’aube un quinze mai il a de guerre lasse
Quitté son égérie avant le point du jour.
A-t-il du walhalla atteint les bleus contours ?
Là-haut, notre ici bas, est-il si dégueulasse ?

Dure comme l’airain, au fronton des paroisses
Sa foi en l’au-delà rimait avec toujours
L’église pieusement harangue des discours
Berçant dans l’illusion l’inconfort de l’angoisse

J’ai si souvent perdu la trace
De cet homme aux altiers contours
Engonçant son trop plein d’amour
Au secret de sa carapace
En attente de mots massés sous sa cuirasse
Le lit des sentiments vient assécher son cours
Aux affres du silence ou du pavé de l’ours
De vains affrontements où chacun perd la face

La vie cruellement a creusé tant d’espace
Entre son cœur battant tendu comme un tambour
Et mon esprit distant, celant des non recours
Dans l’absence d’échos du pater familias
Parfois affleurait en surface
Ombre et lumière tour à tour
Sous l’opaline et le velours
L’émoi de son regard fugace

Rien de ton souvenir à jamais ne s’efface
Rose a lesté son cœur du fardeau de l’amour
Dans l’espoir d’un baiser unique et sans retour
Vidant son regard bleu du poids de sa besace,
Des perles de chagrin sur sa joue s’entrelacent
Depuis que sans un bruit tourna court le séjour,
D’un duo éperdu, dans l’agonie du jour
Leur scénario usé est tombé en disgrâce

Et, dans ce crève-cœur au bout de son impasse
Un dédale éternel l’isole pour toujours.
Sème petit poucet sur son compte à rebours
Des baisers à foison, comme une dédicace.
L’ombre a glissé son pas de cendre
A l’ubac abrupt d’une vie
Pourquoi l’avoir laissée descendre
En des pensées vides d’envie ?

Trop éphémère communion, j’ai recueilli lecture
Du souffle salvateur qui gonflait en ton âme
Comme ultime recours scellant ta géniture
Où je viens faire escale au soir d’un vague à l’âme.

Il est des douleurs inconnues
Aussi vives que meurtrissures
Quand l’amour s’est trop abstenu
Le temps incise les blessures.