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Jean Louis BESSIERE

Gorgée de Miel.

Les rouages glacés sont au point de rupture
Quand le miroir du ciel ne porte plus le deuil
D’un hiver sans geôlier serviteur de pâture
Au poète empressé de refranchir son seuil.

La châtaigne brûlante a déserté la rue,
Souvenir hivernal des frimas de Nivôse,
Elle n’est plus de mise et son troc incongru
A passé le relais à l’éclosion des roses.

Quand le baiser du vent inocule sa fièvre
A la terre plissant son manteau de sillons
Où il vient s’abreuver effleurant de sa lèvre
Le sifflement festif où filtre sa chanson.

Je sais sur nos versants le retour du berger
L’églantier strip-teaseur éclatant ses bourgeons
Les temps d’obscurité enfin désagrégés
Et l’accueil du clocher au couple de pigeons.

Les neiges éternelles écoulent des montagnes
Des torrents bondissants aux lits tumultueux
Où viennent s’abreuver les troupeaux de Cerdagne.
L’ombre glisse au soleil l’accord d’un pas de deux.

La lame de Phoebus frappe à coups redoublés
L’arc-en-ciel où s’asseoit la rondeur des collines
Et la pluie qui chantonne fera mûrir le blé
Accrochant des claquettes à son pas ballerine.

Jonquille tend la lèvre au baiser de l’abeille
Exquise volupté seyant aux fleurs rebelles
Portant en caraco la cape du soleil
Tordant son joli cou aux neiges éternelles.

La belle de minuit, papillon du Dimanche
Cœur chevillé au corps s’envole à perdre haleine
Au ciel d’une insomnie où l’heure se fait blanche
Aux bulles d’embellie s’emplissant d’oxygène.

L’amour vient à nouveau au bal du clair de lune
Sécher les yeux amants aux gouttes de rosée,
Cogner au fond du cœur des blondes et des brunes
Ses pensées érotiques et ses lenteurs osées

Qui s’en vont musarder où le désir les mènent
Aux confins du couloir de minuit, mais qu’importe
Le printemps a des jeux pénétrant les arènes
De clameurs espérées sur le pas de nos portes

Quand la prunelle s’offre aux éclats que paillette
Le foyer rougeoyant où dansent les flambeaux
D’un plaisir contenu où les yeux se reflètent
A la vague léchant l’étrave et l’étambot.
Où je vais divaguant.