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Jean Louis BESSIERE

Autopsie d'un grimoire (II)

De deux âmes blotties au pied de la prison.
S’il a un temps grisé le ciel et l’horizon,
Le soleil aujourd’hui brille de mille feux
Malicieux pied de nez lancé aux dieux odieux.

Des affres d’un passé interrupteur de rêves
Reste un rayon mitan, la tête qu’on relève
La morsure des mots, un duo qui fredonne
Les refrains entonnés d’une voix trop atone.

L’été nous fit le don une nuit de juin
De ce lutin fragile et son regard mutin,
Où l’anxieuse tension sur le fil du rasoir
Perla nos yeux rougis d’une larme d’espoir
En ce lien d’ombilic s’ouvrait à l’unisson
La porte et l’horizon où flamboie la moisson
En exauçant le vœu autrefois espéré
D’un répit accordé à nos miserere.

Le temps fut advenu non loin du Capitole
D’accoster sous le vent la berge du Pactole
En Midi Pyrénées au sud de l’hexagone
La vie vint amplifier tous nos sine qua non.

Les années ont volé en éclat sans ambages
Ce temps impénitent en évoquant l’adage
D’un voleur qui s’enfuit à la saison d’automne
Sur le bout de nos doigts et du troisième tome…
Les gestes alors se font avec plus de lenteur
Sans en emmitoufler plus avant la chaleur
Désirant à l’envi que ce flot d’aléas
Compose avec l’oubli un seul alinéa.

A l’ami descendu au bout d’un quai de gare
Un jour de bel été où il rompit l’amarre
J’ai maudis à nouveau quand il quitta le port
L’aulofée conduisant une vie vers la mort.

A ce tableau de bord les saisons à foison
Flambeuses d’illusions et de ma déraison
En ces quartiers où la noblesse
Ne se prévaut que d’amitié
Sur mes jours en déclivité
Flotte un pavillon sans détresse.

Havre de l’amitié, môle du bout des nuits
Inscrit en lettres d’or au fronton de mon huis
Tous les mots empruntés au livre des passions
Et les déclinaisons de mon insoumission.
Toi ami(e) qui accourt à l’heure du recours
Dans la dualité d’un appel au secours
Si ma gorge se noue quand se voilent mes yeux
Dispense ta présence, que soit béni ton feu !

J’en appelle au désir d’un vœu incoercible
D’une fière amazone et la flèche en ma cible
D’une belle de jour tendant un traquenard
Où elle emplit ma vie d’un joyeux tintamarre.