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Jean Louis ANSELOT

Les larmes de la veuve fidèle

Le matin elle se lève sans savoir pourquoi
Lassée de nuits trop brèves, souvent elle ne dort pas.
Roulent ses souvenirs, son mari n’est plus là.
Son cœur las de souffrir ne sait pourquoi il bat.

Quelques années déjà, la souffrance est profonde.
Oublier n’est possible ses souvenirs abondent.
Sa douleur personne ne la partagera.
A douter d’elle-même elle se surprend parfois.

Il arrive souvent que ses tristes pensées
L’entrainent en des chemins qu’elle ne peut éviter,
Doutant de son amour quand la peine est trop rude,
Perdue par la détresse de sa grande solitude.

L’absence par trop lui pèse elle se rebelle parfois
Lui reprochant alors son abandon, pourquoi
Est-il parti si tôt retrouver l’au-delà.
Seule, elle s’enferme aspirant au trépas.

La veuve chaque jour est une prisonnière
De cette cage mentale aux lueurs éphémères.
Ses suppliques sont vaines, de même ses prières,
Lettres mortes inutiles la privant de lumière.

Les heures interminables faites de solitude
Ont quelquefois le goût d’une immense lassitude
Les jours qui lui restent ont perdu de leur charme
La veuve ne pleure plus, les yeux privés de larmes.