Ce désert est trop grand. Y marcher des années ne nous permettrait pas De tout le découvrir. Sa beauté bien trop vaste pour la mémoire d'un homme Ne lui concèderait que quelques souvenirs. Il a cent paysages, des couleurs par milliers. De grands arbres verdissent dans le lit de rivières Asséchées trop souvent Et quand ils meurent un jour Leurs squelettes debout durent encore cent ans.
Ces témoins sentinelles semblent nous prévenir Que l'intrusion ici est une violation. Et peut avoir un prix. Et sa faune farouche refuse de nous voir Se fond dans le lointain poursuivie par nos voix Qui déchirent l'harmonie de ces lieux de silences.
L'intime de son sable protège la mémoire de cette éternité De montagnes fatiguées, usées par trop de temps. Mémoire de poussière... Mémoire de la Terre... Sur laquelle nous marchons.
Il faut voir...
Dans ses lumières un rêve, dans ses ombres un mystère.