Promesse du soir, quand se referment les corolles et les paupières de la vie, quand décline l'éclat rassurant de toute chose et que leur opacité se propage, comme un nuage quand la froidure s'installe et que tout se couvre à nos yeux - qu'un repos m'est destiné. Au plein coeur de cette angoisse, qui étreint tout et fait frissonner les feuillages, jusqu'à la peau de mon coeur. Promesse que Dieu est là Caché dans la pénombre Mais visible à mon âme qui alors, veut le voir. Se met en quête de le voir. Tout ce qui rassure se tait, ainsi les stridulations de la cigale à la tombée du soir. Pas un bruit sur lequel s'appuyer. Juste ce silence, qui sonne comme une absence, où crie une présence... Dieu seul Abandonné des hommes O silence rayonnant de la transfiguration O lumière divine qui enveloppa saint Paul qui ne vit plus que du noir Nuit de la foi Nuit de la folie Folie d'amour de Dieu. Promesse d'une Alliance fidèle, par-delà tout désespoir Réponse d'une espérance dépassant toute espérance. L'amour, l'amour seul peut cela. Nuit où trône la croix, solitaire et paisible solitaire réverbère drapé d'épaisses ténèbres auréolé de mystère "Pourquoi ?" "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Nuit de mystère L'obscurité enveloppe ce cri dans son puissant sépulcre, de son pressant linceul. Mais la prière de l'humble pénètre la nuée, la fend comme une roche. Tremblement de terre, déchirement du voile Dieu était là, au coeur de Jésus, en Jésus. Livré. Pour nous.
